1. |
Ténèbres
03:00
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2. |
El Desdichado
05:46
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Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…
Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
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3. |
Élévation
05:48
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Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins
Mon esprit, tu sillonnes l’immensité profonde
Envole-toi bien haut
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Par delà le soleil
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
Envole-toi bien haut
Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
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4. |
Vers l'ouest
05:26
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J’ai parcouru pour le trouver
Le long et sinueux sentier
D’une mémoire abandonnée
Et retenue par le secret
Seul mon désir d’y accéder
A ouvert la porte cachée
D’un pays bâti de légendes
Ou la brume parcours la lande
La teinte ambrée de ces forêts
Ou vivent tant de créatures
L’onirisme de sa nature
M’ont à tout jamais envoûté
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5. |
L'isolement
07:10
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Souvent sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m’assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s’enfonce en un lointain obscur ;
Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l’étoile du soir se lève dans l’azur.
Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l’horizon.
Cependant, s’élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs,
Le voyageur s’arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour
De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l’aquilon, de l’aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l’immense étendue,
Et je dis : « Nulle part le bonheur ne m’attend. »
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.
Que ne puis-je, porté sur le char de l’Aurore,
Vague objet de mes vœux, m’élancer jusqu’à toi !
Sur la terre d’exil pourquoi restè-je encore ?
Il n’est rien de commun entre la terre et moi.
Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s’élève et l’arrache aux vallons ;
Emportez-moi comme elle, ce que j’ai tant rêvé, orageux aquilons !
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6. |
Prenez-moi la main
02:21
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De mes jours pâlissants le flambeau se consume,
Il s'éteint par degrés au souffle du malheur,
Mais s'il faut périr au matin,
Je veux mourir aux lieux où j'ai goûté la vie
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